الثانوي التاهيلي

Analyse de la boîte à merveilles 1 BAC

Analyse de la boîte à merveillesFrançais1ère BAC

      Le récit de La Boîte à Merveilles s’ouvre sur une introspection du narrateur-adulte qui prend conscience de son état d’insomnie et de solitude : « …moi, je ne dors pas. Je songe à ma solitude et j’en sens tout le poids ». Cette réflexion sur la solitude agit comme un déclencheur du récit, amorçant une quête introspective. Le narrateur retourne dans son passé à la recherche de réponses : « Ma solitude ne date pas d’hier… », ou en quête de réconfort : « pour égayer ma solitude, pour me prouver à moi-même que je ne suis pas mort. ».

      Cette quête s’appuie sur les souvenirs d’enfance du narrateur, alors âgé de six ans. Ces souvenirs sont décrits comme des images indélébiles gravées dans sa mémoire : « Cire fraîche…les moindres événements s’y gravaient en images ineffaçables…cet album… ». Le récit devient alors une succession de portraits et de paysages, des scènes tirées de cet album imaginaire, au fur et à mesure que le narrateur tourne les pages.

      Le style du roman est marqué par l’abondance de l’imparfait, qui se justifie par la prédominance des descriptions et des évocations nostalgiques. Ce retour en arrière est imprégné d’une ambiance de tendresse et de magie, la perception de l’enfant donnant au récit un ton merveilleux.

      Les déplacements du narrateur-enfant sont indissociables de sa quête de connaissance et d’aventures. Dans ce récit, l’itinéraire de l’enfant est simple et structuré autour de deux mouvements principaux : l’aller et retour, et l’initiation à la découverte. À chaque fin de périple, l’enfant revient toujours à son point de départ : la maison familiale, plus précisément la pièce qu’il partage avec sa famille.

      L’espace joue un rôle fondamental dans le récit, non pas comme un simple décor, mais comme un reflet de l’état d’âme de l’enfant. L’enfant est souvent spectateur des événements qui se déroulent autour de lui. Une forte correspondance symbolique s’établit entre l’environnement et les émotions de l’enfant, conférant à l’espace une dimension introspective.

     Le temps dans La Boîte à Merveilles est perçu de manière floue et imprécise. Le premier repère temporel est l’âge du narrateur, six ans. L’enfant-narrateur appréhende le temps à travers l’attente, notamment celle du retour de son père chaque soir et celle de grandir. L’écoulement du temps suit une logique arithmétique : matin et soir forment une journée, les jours s’additionnent pour former des mois, les mois des saisons, et ainsi de suite.

     Une journée typique est rythmée par des événements récurrents : le réveil, la séance au Msid (école coranique), les jeux, les conversations des voisines, et enfin le retour du père tard dans la soirée. Certains jours de la semaine sont associés à des activités spécifiques, comme le lundi, jour de lessive, ou le mardi, particulièrement redouté au Msid.

       Des événements exceptionnels, comme le retour précipité du père à la maison ou la visite d’un étranger, deviennent des repères chronologiques importants. Par exemple, la fête de l’Achoura, qui bouleverse le quotidien de l’enfant, marque un tournant dans le récit.

       Le récit couvre trois saisons : l’hiver (3 chapitres), le printemps (4 chapitres) et l’été (5 chapitres), suggérant que le narrateur-enfant approche de ses sept ans à la fin de l’histoire.

       La solitude et la mélancolie du narrateur-adulte le poussent à faire un retour en arrière pour comprendre les origines de cet état. Ce retour s’opère à travers les souvenirs de l’enfant, décrits comme des images gravées dans sa mémoire : « Ma mémoire était une cire fraîche et les événements s’y gravaient en images ineffaçables. Il me reste cet album… ».

        Le lecteur est d’abord introduit à l’image d’un enfant seul, tentant en vain d’attraper un moineau, isolé des autres enfants et étranger à leurs jeux. Le narrateur-enfant prend ensuite le relais pour décrire ses peurs et ses fascinations, notamment à travers les rituels magiques de la voyante Kenza, les histoires de démons et de sorcières qui hantent son imagination, ainsi que les contes d’Abdallah, l’épicier.

        Certains événements, comme une visite au bain maure, déclenchent chez le narrateur des souvenirs liés à son enfance : « Je crois n’avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance. Une vague appréhension et un sentiment de malaise m’ont toujours empêché d’en franchir la porte. ».

         Les personnages de La Boîte à Merveilles sont introduits progressivement, selon l’ordre de leur apparition dans l’univers de l’enfant. Les premiers personnages sont ceux qui nourrissent l’imagination fabuleuse de l’enfant :

Kenza, la voisine du rez-de-chaussée, une voyante qui pratique des rituels magiques.

Abdallah, l’épicier, qui raconte des histoires captivantes.

— Le père de l’enfant, dont les discours sur la mort, le paradis et l’enfer fascinent le jeune narrateur.

Viennent ensuite les personnages du quotidien de l’enfant :

— Les voisins du premier étage, Driss El Aouad, un fabricant de charrues, sa femme Rahma et leur fille Zineb.

Fatma Bziouya, la voisine du deuxième étage.

— Les autres enfants du Msid, ainsi que le maître d’école et Lalla Aïcha, une ancienne voisine.

      Le récit de La Boîte à Merveilles est organisé autour d’oppositions symboliques et fondamentales, souvent présentées sous forme de binômes :

— Clos / ouvert.

— Sombre / éclairé.

— Espace réel / rêvé.

     Ces oppositions créent une ambiance de secret, d’étrange, et de mystère, qui imprègne le récit dès son ouverture. L’atmosphère rappelle celle des contes merveilleux, avec un mélange de réel et de fantastique.

       La narration intègre des éléments descriptifs qui concernent le cadre de l’action. L’enfant explore progressivement ce cadre : la ruelle, le Msid, la rue Jiaf et le bain maure. La description est souvent dynamique, comme dans cet exemple où l’enfant court dans la ruelle : « Il court jusqu’au bout de la ruelle pour voir passer les ânes et revient s’asseoir sur le pas de la maison ».

     L’espace domestique est également détaillé, avec la description de la maison familiale : « Au rez-de-chaussée…Au premier…Le deuxième étage… ».

        Ainsi, les descriptions, souvent associées à des émotions ou des souvenirs, enrichissent la texture du récit et renforcent son caractère introspectif et poétique.

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